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ToggleDans certains milieux spirituels ou de développement personnel, un mot est devenu presque tabou : jugement.
Accusation ultime, argument massue, carte joker qu'on abat pour invalider une opinion trop tranchée :
“Tu es dans le jugement.”
Sous-entendu : tu vibres mal, tu n'es pas dans l'amour, tu es dans l'ego, tu n'as rien compris à l'unité.
Mais si l'on revenait à ce mot, calmement, sans peur ni dogme ?
Et si, au lieu de fuir le jugement comme un virus spirituel, on apprenait à le différencier, l'honorer, le réhabiliter ?
Parce qu'au fond… juger n'est pas le problème.
Ce qui pose problème, c'est de juger sans conscience.
Le jugement n'est pas une attaque. C'est une fonction humaine.
Comme à mon habitude, être pote avec le dictionnaire amène souvent une grande dose de clarté.
Le jugement, c'est une :
“opinion favorable ou défavorable portée sur quelque chose ou quelqu'un.”
Donc dire
- Je juge que ce discours est incohérent,
- Je juge que cette posture est dangereuse,
Ce n'est ni haïr, ni mépriser, ni exclure.
C'est simplement penser.
Et penser, c'est trier, différencier, ordonner, prendre position.
C'est discerner.
Le jugement, ce n'est pas le contraire de la bienveillance.
C'est l'outil qui te permet de choisir ce qui t'aligne – et ce qui ne te convient pas.
Dire “tu juges”, c'est juger.
C'est là que le paradoxe devient flagrant – et souvent comique.
Une personne te dit :
“Tu es dans le jugement.”
Mais que fait-elle à ce moment-là ?
Elle exprime une opinion défavorable sur ton opinion.
Donc elle juge… que tu juges.
Et te renvoie la balle avec une étiquette qui se veut supérieure, alors qu'elle fait exactement la même chose.
👉 En réalité, nous jugeons tous, tout le temps :
- Quand on choisit une personne de confiance.
- Quand on sent qu'une dynamique relationnelle est toxique.
- Quand on perçoit une incohérence dans un discours.
- Quand on décide de qui mérite notre énergie, notre temps, notre écoute.
Refuser de juger, c'est se débrancher de sa boussole intérieure.
Juger n'est pas condamner. C'est clarifier.
Beaucoup confondent “jugement” et “condamnation”.
Mais il y a un monde entre :
- Dire : “Je trouve cette posture spirituelle dangereuse parce qu'elle déresponsabilise.”
- Et dire : “Ces gens sont tous des imbéciles perdus dans leurs illusions.”
👉 Le premier, c'est un jugement argumenté, discernant, qui peut nourrir une discussion.
👉 Le second, c'est un jugement projectif, méprisant, défensif — souvent issu d'une blessure.
Tu peux juger sans haïr.
Tu peux dire non sans rejeter.
Tu peux nommer une incohérence sans vouloir “détruire l'autre”.
Ce n'est pas la présence du jugement qui est problématique.
C'est la qualité de la conscience qui l'accompagne.
L'évitement du jugement = évitement de la responsabilité
Quand on te dit :
“Ne juge pas, accepte ce qui est”,
Cela peut paraître lumineux… mais souvent, cela masque un
- refus de se positionner et d'assumer une vérité intérieure.
Dans certaines sphères, le refus de juger devient un bouclier contre l'inconfort :
- Je ne veux pas voir que ce discours est vide, car je l'ai suivi pendant 2 ans.
- Je ne veux pas voir que cette relation est déséquilibrée, car je me suis défini à travers elle.
- Je ne veux pas voir que cette personne manipule, car elle se dit “éveillée”.
Alors on anesthésie la lucidité avec des formules comme :
- Chacun son chemin.
- Tout est juste.
- Ce n'est pas mon rôle de juger.
Et pendant ce temps,
- des comportements malsains continuent,
- des dérives se normalisent,
- des incohérences prospèrent.
Juger, c'est parfois aimer plus fort.
On croit qu'aimer, c'est tout accepter.
Mais aimer, c'est aussi dire :
- Ça, ce n'est pas ok pour moi.
- Là, tu te mens.
- Ce comportement dessert ta beauté.
- Cette posture te met en danger.
👉 Juger avec amour, c'est poser des repères pour soi et parfois pour l'autre.
C'est dire la vérité, même quand elle ne flatte pas.
C'est tenir un miroir, sans y projeter sa rage, mais sans le baisser non plus.
Parce qu'on ne grandit pas dans l'indifférence.
On grandit dans la friction constructive.
La vraie spiritualité intègre l'ombre et donc le jugement…
Refuser de juger, c'est refuser de voir sa part critique, sa part discriminante, sa capacité à trier, à dire “ça me convient” et “ça non”.
Mais la vraie spiritualité, celle qui descend dans la matière, intègre l'ombre.
Elle ne fuit pas le jugement : elle le transmute.
Elle apprend à :
- juger sans projeter,
- trancher sans exclure,
- discerner sans humilier.
Elle reconnaît que le jugement conscient est une autorité intérieure.
Une autorité sans jugement est une coquille vide
Beaucoup veulent inspirer, guider, accompagner…
Mais refusent de prendre position.
- Ils ne veulent froisser personne.
- Ils veulent plaire à tout le monde.
- Ils veulent rayonner… sans déranger.
Mais sans discernement clair, sans capacité à dire :
- Ça, c'est sain.
- Ça, c'est toxique.
- Ça, je ne cautionne pas.
… alors leur parole flotte.
- Elle devient tiède.
- Inoffensive.
- Confuse.
👉 L'autorité vibratoire passe par la capacité à juger avec droiture, sans violence.
En conclusion : juger n'est pas le problème. Ne pas savoir juger l'est.
Ce que tu lis ici est un jugement.
Un ensemble de discernements posés avec conscience, dans un axe clair.
Et si tu ressens de l'inconfort en le lisant, ce n'est pas un appel à te défendre.
C'est peut-être un appel à te repositionner.
- Oui, je juge.
- Pas pour exclure.
- Mais pour affiner.
- Pour délimiter ce que je cautionne – et ce que je quitte.
- Pour sortir de la confusion, de la dilution, de la fausse lumière.
Juger n'est pas un crime spirituel. C'est un acte de souveraineté.
Encore marquée par une relation toxique
ou un effondrement intérieur ?
Tu as déjà tout tenté mais tu te sens encore bloquée, vidée, confuse et surtout… la joie ne revient pas.
Tu veux une vraie bascule, un point de non-retour, pas une énième explication ?
Alexis Faure
Spécialiste en Restructuration Émotionnelle & Comportementale
🌀 Sortie de l’emprise affective.
🌀 Reconstruction intérieure.
🌀 TCC • PNL • EFT • SDN.
🌀 +9000 accompagnements ciblés.