Dans le concept des flammes jumelles, l’idée centrale est que l’âme serait scindée en deux, avec une moitié incarnée dans un corps et l’autre moitié dans un autre, ces deux moitiés étant destinées à se retrouver au fil des vies.
Cependant, chaque moitié d’âme, une fois incarnée, traverse, comme n’importe quel être humain, toute une série d’expériences qui façonnent sa personnalité, son comportement et son parcours.
On décrit souvent le “runner” comme :
- Une personne égocentrée.
- Qui fait tout pour se sécuriser (et sécuriser ce qu’elle veut).
- Qui a une peur bleue de rentrer dans son intériorité.
- Qui sait très bien scanner les gens et s’y adapter.
- Qui adopte un faux self.
- Qui présente un certain manque d’empathie.
Face à ces traits de comportements observés, quels types de personnalités correspondent à cette armature ?
Dans le parcours des flammes jumelles, on idéalise souvent le Runner en le voyant comme quelqu’un
- D’innocent,
- De vulnérable,
- Qui ne sait pas,
- Ne sait plus
- Ou ne fait pas exprès.
Pourtant, dans les parcours qui s’étendent sur plusieurs années (qui représentent, en coaching, l’écrasante majorité des parcours), on ne peut manquer d’observer la récurrence et la répétition de ces comportements, démontrant invariablement un schéma bien ancré plutôt que de simples “erreurs de parcours”.
En réalité, cette vision simpliste aide à maintenir une image positive, presque enfantine, du Runner comme une personne n’étant pas pleinement consciente de ses actes (voir l’article sur le déni de la posture de victime).
La question “Quels types de personnalités correspondent à ces caractéristiques générales” est essentielle.
En effet, certains types de personnalité s’alignant avec le profil du “runner” peuvent déclencher des dynamiques de “chaser” et “runner”.
Ainsi, beaucoup de personnes découvrant le récit des flammes jumelles vont s’identifier à ce parcours, se croyant flamme jumelle, et seront naturellement enclines à percevoir le Runner sous l’angle enfantin proposé par le discours, car cette vision sert souvent leur propre intérêt.
En adhérant à ce discours simpliste et idéalisé, on peut devenir aveugle aux aspects plus nuancés de la dynamique relationnelle qui ne cadrent pas avec notre propre vision de la relation.
Pourtant, après quatre ans de coaching sur le thème des flammes jumelles, quand les langues se délient, on se rend compte que cette vision enfantine ne tient plus.
Comme nous allons le voir dans cet article, le profil de Runner” peut en réalité correspondre à différentes personnalités bien établies en psychologie, avec des caractéristiques qui s’inscrivent parfaitement dans ce rôle.
Les différents types de personnalités correspondant aux caractéristiques Runner dans la dynamique des flammes jumelles
1. Les traits narcissiques
Un premier profil qui peut sembler correspondre est celui de la personnalité narcissique.
Ce type de personnalité se caractérise par un besoin de valorisation, un manque d’empathie marqué, et une grande capacité d’adaptation aux attentes des autres pour attirer l’attention ou obtenir ce qu’il souhaite.
Contrairement à l’idée populaire, le narcissisme peut parfois se manifester de manière discrète, notamment chez les personnes introverties.
Les personnalités narcissiques ne sont toutefois pas homogènes et se divisent en plusieurs sous-types, chacunes ayant des motivations et des comportements distincts.
Ici nous ne verront que celle correspondant soit à l’armature Runner soit aux profiles Runners dont les Chasers se considèrent flamme jumelle.
Les différents types de personnalités narcissiques :
– Narcissique vulnérable introverti : Cette forme de narcissisme est plus discrète, avec une tendance à la méfiance et à l’insécurité. Ce type de personnalité se cache souvent derrière une façade d’indifférence ou d’introversion pour se protéger.
– Pervers Narcissique (ou narcissique malveillant) : Les personnes avec cette forme de narcissisme se montrent manipulatrices et peuvent avoir des intentions malveillantes. Elles ont une capacité à exploiter les autres pour parvenir à leurs fins.
– Narcissique communautaire : Contrairement aux autres, ce type de narcissisme est orienté vers une valorisation sociale ou altruiste. Ces personnes recherchent souvent la reconnaissance dans des rôles de “sauveurs” ou de leaders communautaires, mais cela peut être motivé par des intérêts personnels plutôt que par une empathie sincère.
Il est aussi important de noter que toutes les personnalités narcissiques ne sont pas malveillantes.
Certains narcissiques, en particulier ceux du type vulnérable introverti ou communautaire, n’ont pas l’intention de nuire consciemment.
C’est justement ce qui les rend particulièrement difficiles à détecter, car, sans intentions malveillantes évidentes. Ils sont principalement centrés sur eux-mêmes et leurs besoins, se préoccupant peu des répercussions de leurs actes sur les autres.
On pourrait dire qu’ils sont dans une forme de manipulation défensive, cherchant avant tout à obtenir ce qu’ils veulent, sans intention délibérée de nuire, même si leurs actions sont destructrices.
Le problème se pose alors pour la personne qui subit ce comportement, car elle se retrouve souvent désarmée pendant un certain temps, ne percevant pas d’intention malveillante et en venant à croire que l’autre ne sait pas réellement ce qu’il fait (d’où la description souvent appliquée au “runner”).
2. La personnalité dépendante : le faux self pour éviter l’abandon
Certaines personnalités dépendantes développent un “faux self” pour répondre aux attentes des autres, dans l’espoir de maintenir une stabilité relationnelle.
Bien qu’elles puissent être empathiques, elles sont prêtes à se conformer aux désirs de leurs proches pour éviter le rejet ou l’abandon, ce qui peut donner l’impression d’une adaptation excessive.
Caractéristiques en commun avec le “runner” :
– Adaptation excessive aux attentes des autres pour éviter l’abandon.
– Peur d’être soi-même, ce qui les conduit à construire un faux self.
– Comportements de retrait pour éviter les conflits et maintenir la stabilité relationnelle.
Ces personnalités peuvent sembler détachées émotionnellement si elles essaient de masquer leurs vulnérabilités, même si, en réalité, leur comportement est une tentative d’auto-protection.
3. La personnalité borderline : une alternance entre attachement et fuite
Les personnes ayant des traits de personnalité borderline présentent souvent des comportements oscillants entre une intense attache émotionnelle et une tendance à prendre leurs distances.
Ces comportements sont souvent motivés par une grande peur de l’abandon, entraînant des cycles de rapprochement et d’éloignement.
Caractéristiques en commun avec le “runner” :
– Tendance à se replier pour se protéger lors de tensions relationnelles.
– Capacité à identifier rapidement les désirs des autres (parfois pour éviter l’abandon).
– Comportement de faux self et alternance entre proximité et prise de distance.
Les personnalités borderline vivent des fluctuations émotionnelles intenses qui peuvent les amener à se protéger en limitant l’engagement lorsque la relation devient trop émotionnellement exigeante.
4. La personnalité passive-agressive : la réticence à s’exprimer directement
Les individus avec une tendance passive-agressive expriment souvent leurs besoins et frustrations de manière indirecte.
Par peur de conflits ou par manque de confiance pour s’affirmer, ils peuvent éviter les confrontations, souvent en manifestant de l’indifférence ou en s’éloignant émotionnellement.
Caractéristiques en commun avec le “runner” :
– Réserves à exprimer directement leurs besoins et leurs émotions, donnant une impression de timidité ou d’introversion.
– Faux self : adaptation en surface pour éviter les conflits et rester à distance émotionnelle.
– Apparence de manque d’empathie, même si leur froideur peut résulter d’une stratégie de protection.
Les personnes passives-agressives se protègent en refusant les confrontations directes, ce qui peut être interprété comme de l’évitement alors qu’il s’agit avant tout d’une défense.
5. La personnalité évitante : l’introversion et la peur de déranger
Les personnes présentant un style d’attachement évitant peuvent se montrer très réservées et distantes, souvent par peur de rejet ou de critique.
Elles préfèrent se protéger émotionnellement, ce qui peut les amener à limiter l’intimité dans leurs relations.
Bien qu’elles ne manquent pas d’empathie, leur besoin de distance peut être mal interprété.
Caractéristiques en commun avec le “runner” :
– Introversion et timidité, associées à une réticence à attirer l’attention.
– Forte capacité à “scanner” les comportements des autres pour éviter les conflits et le rejet.
– Capacité d’adaptation pour masquer leur vulnérabilité et rester à distance émotionnelle.
Les personnes évitantes peuvent, dans une relation réelle, avoir des difficultés à s’ouvrir pleinement, mais leur comportement de “fuite” est avant tout une protection contre la peur de l’intimité plutôt qu’un désintérêt pour l’autre.
Distinguer l’attachement évitant d’un simple manque d’intérêt
Il est courant pour les “chasers” de flammes jumelles de penser que leur “runner” a une personnalité évitante, en interprétant son comportement distant et réservé comme une peur de l’engagement.
Cependant, une distinction importante est à faire.
En effet, les personnes ayant un style d’attachement évitant peuvent maintenir une relation stable et fonctionnelle.
De nombreux couples, sur terre, présentent des combinaisons évitant/anxieux ou évitant/sécurisant, ce qui ne les empêche pas de construire des relations durables et équilibrées. Certes il y aura des challenges dans la relation en raison des styles d’attachement :
Mais la relation se fait et est voulue des deux parties.
Lorsqu’une personne n’est pas investie dans une relation en bonne et due forme, cela ne signifie pas nécessairement qu’elle a un style d’attachement évitant.
Cela peut simplement traduire un manque d’intérêt pour un engagement réel dans cette relation.
Le comportement du Runner pourrait alors être interprété comme une volonté de tirer certains bénéfices émotionnels (le “beurre et l’argent du beurre”) sans les responsabilités qui accompagnent une relation véritablement engagée.
Cette nuance est cruciale pour le Chaser, qui peut interpréter ce retrait comme un style évitant, ce qui arrangerait ses intérêts personnel afin de continuer à croire au récit flamme jumelle et que donc, il obtiendra sa réunion.
Conclusion
Le profil du Runner dans la dynamique des flammes jumelles est complexe et peut être associé à différents types de personnalités connues en psychologie, telles que les personnalités narcissique, évitante, dépendante, borderline, passive-agressive, ainsi que schizoïde et histrionique.
Naturellement, le profil précis du Runner variera en fonction de chaque personne se reconnaissant dans le parcours des flammes jumelles.
Ces traits, loin de constituer de simples “erreurs de parcours” ou des comportements purement innocents, sont souvent des manifestations de mécanismes de défense profondément ancrés. Ce qui peut sembler être de la fuite est en réalité une stratégie d’auto-préservation, permettant au Runner de gérer des insécurités, des peurs d’intimité ou des difficultés à affronter l’intensité émotionnelle.
Cependant, un point clé à ne pas oublier, évoqué dans la section sur le profil évitant, est la question du désir d’être en couple.
Il est essentiel de rester vigilant et de ne pas tomber dans le piège de vouloir tout expliquer par les insécurités et les traits psychologiques du Runer.
Si l’union ne se concrétise pas, cela peut être lié à une absence de volonté de s’engager dans une relation de couple.
Souvent, le Runner cherche seulement à profiter des aspects de la relation qui lui conviennent, sans vouloir s’investir pleinement. Ce comportement est largement observé et confirmé par les témoignages de nombreux “Runners” eux-mêmes.
C’est précisément ce point qui rend toute la dynamique si “chaotique”. Le “chaser” est alors tenté d’interpréter cette distance comme une peur ou une insécurité empêchant le “runner” d’accéder à la réunion.
Pour aller plus loin :
- Coaching Art du lâcher prise.
- Programme Cendres à renaissance.
- Chaine YouTube.
Bonjour,
Je suis en pleine recherche depuis quelques mois, de moi-même, de ce qui est bon pour être bien avec moi-même et sortir des schémas de dépendance. Je travaille aussi sur mon passé avec une mémoire traumatique qui ressurgit. Ma peut-être runneuse a aussi engagée un parcours de soins au sens très large.
Il y a 6 mois j’ai rencontré cette femme qui coche toutes les cases “flamme jumelle”. Elle est en couple, a deux ados, on vit un amour fous, elle est tiraillée entre ce qu’elle décrit entre nous “comme la plus belle histoire de sa vie”” etc et l’impression de devoir achever une de ses missions de vie qui est d’élever ses enfants avec son compagnon qu’elle aime mais dans une relation plutôt tranquille (sensation de vie plate, mais sécurisante). Ils se sont séparés fin août mais depuis elle n’est pas bien, son foyer l’appelle pour des raisons et notre relation pour d’autres. Elle est honnête, sincère, notre relation n’est pas toxique, mais semée comme d’embûches à surmonter.
Nous avons entre nous tous les “symptômes FJ” : ) (magnétisme, pensées, complétude, joie de nous retrouver, discusssions, écriture, rires, passions, sensations réelles à distance, amour infini et inconditionnel et j’en passe la liste est très longue : ) ). Nous passons réellement des moments magnifiques, riches et variés.
Je ne crois pas à priori aux FJ, je suis même sceptique, pourtant notre relation coche toutes les cases tout le temps quand je m’informe. Alors ça reste collé dans un coin quand même!
Ces jours-ci, elle m’a proposée pour vivre ses deux amours très différents de tenter le polya :
– avec son compagnon avec qui elle a un foyer, qu’elle a quitté mais qu’elle se sent poussée à essayer de reformer pour terminer qqch (mission de ma maman, sécurité matérielle bienvenue dans une période de remise en question de beaucoup de choses)
– garder notre relation qui la rend vivante, partager des moments de qualité et trouver des moments communs sur l’agenda, ne pas se cacher (car les deux énergies sont très différentes avec deux personnes qu’elle aime différemment, on essaie de trouver un truc qui fonctionne en sortant des mensonges de la tromperie qui a eu lieu au début, ni elle ni moi n’étions à l’aise avec ça)
– tout le monde est au courant et doit être ok
-elle n’arrive pas à résoudre le dilemne et devoir choisir lui brise le coeur des deux côtés
– j’ai aussi l’ego touché par la situation, mais je suis peut-être capable de le mettre de côté et accepter que deux amours sont si différents que transitoirement (c’est important pour moi) on essaie. Transitoirement parec qu’elle me dit qu’elle croit que quand sa mission sera finie on pourra peut-être se retrouver si le lien est vraiment fort mais elle sait qu’elle en souffrira et moi aussi entre-temps
Mes questionnements sont nombreux, même si à priori j’accepte pour que notre lien unique vive, grandisse, s’épanouisse, existe ( la vie est trop courte en somme, je veux profiter).
Quelqu’un.e a-t-il des retours d’expérience similaire, tenter le polya, continuer de travailler chacun.e sur soi en parallèle, laisser faire, laisser venir, anihiniler les jalousies qui pourraient en découler et qui pourtant sont inutiles (on sait qu’on s’aime, notre relation est vibratoire ++ je n’ai pas à être jalouse de sa relation moins exaltante avec son compagon etc…) ?