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Durant ce parcours flamme jumelle, on peut se demander si à un moment donné, on n'est pas devenu fou…
Et si c'est le cas, sache que tu es loin d'être le seul.
Si tu es tombé sur cet article en cherchant flamme jumelle et psychiatrie, c'est sans doute que tu traverses une phase intense… voire déstabilisante.
Une relation qui bouscule, qui obsède, qui te pousse à bout — au point de remettre en question ton équilibre psychique.
Peut-être même que tu as déjà consulté un psy. Ou que tu hésites à le faire.
Rassure-toi : tu n'es pas en train de perdre la raison.
Mais ce que tu vis, en revanche, mérite toute ton attention.
Le concept de “flammes jumelles” : terrain glissant
Popularisée par le mouvement new age, la notion de flamme jumelle désigne une rencontre soi-disant “destinée”, marquée par une connexion immédiate et une intensité émotionnelle hors norme. Cette dynamique implique souvent deux rôles :
- le Runner (celui qui fuit),
- le Chaser (celui qui poursuit).
Mais au-delà du vocabulaire mystique, ce qui se joue est beaucoup plus humain — et parfois beaucoup plus pathologique.
Ce que révèle la psychiatrie moderne
Certains psychologues et psychiatres, confrontés à des patients décrivant ce type de relation, ont fait un constat frappant : ces dynamiques relationnelles extrêmes sont souvent le révélateur de troubles bien connus en santé mentale.
Les “Runners” : troubles de la personnalité fréquents
Le profil “Runner”, souvent idéalisé comme l'âme en fuite, correspond parfois à des structures psychologiques clairement identifiées. On retrouve régulièrement :
Trouble de la personnalité narcissique
- Besoin excessif d'admiration
- Faible capacité d'empathie réelle
- Comportements de dévalorisation masqués
- Difficulté à se remettre en question
- Peur de l'intimité sous couvert d'autonomie
Personnalité passif-agressive
- Évitement des conflits directs
- Ambivalence permanente : chaud/froid
- Rejet dissimulé sous des mots doux
- Rétention affective pour garder le contrôle
Autrement dit : ce n'est pas qu'il/elle ne “peut pas aimer pour l'instant”… c'est que sa structure psychique bloque toute forme d'engagement affectif profond.
Les “Chasers” : vulnérabilités émotionnelles et troubles de l'attachement
Le profil “Chaser”, souvent perçu comme l'aimant(e) inconditionnel(le), révèle en réalité des fragilités importantes, fréquemment observées en thérapie.
Dépendance affective sévère
- Peur panique de l'abandon
- Besoin compulsif de reconnaissance
- Tolérance aux comportements toxiques
- Sacrifice de soi au nom de “l'amour”
- Confusion entre intensité et lien réel
Traits borderline (dans certains cas)
- Relations intenses et instables
- Hyper-réactivité émotionnelle
- Sentiment chronique de vide
- Besoin d'exister à travers l'autre
- Impulsivité (prise de contact compulsive, menaces, crises)
Et surtout : la limerence — l'obsession amoureuse déguisée
La majorité des Chasers ne sont pas juste “en amour”. Ils/elles sont en limerence — un état obsessionnel documenté par la psychologue Dorothy Tennov.
Les symptômes typiques :
- Pensées intrusives 24h/24 sur l'autre
- Lecture obsessionnelle des moindres signes (likes, stories, silences)
- Espoir irrationnel de réciprocité
- Détresse extrême en cas de rejet
- Idéalisation totale de l'autre malgré la souffrance
En clair : ce n'est pas une histoire d'âme. C'est un cocktail chimique entre dopamine, attachement insécure… et illusion.
Pourquoi cette relation fait-elle “ressortir tout ça” ?
Parce que ces relations nées pour guérir (selon le mythe) activent en réalité tes failles les plus anciennes.
Elles ne créent pas tes blessures.
Elles les révèlent.
Amplifient.
Jusqu'à l'implosion.
Cette intensité pousse ton système nerveux à bout, réactive tes traumas d'attachement, et t'enferme dans des schémas de compensation inconscients.
Ce n'est pas de l'amour. C'est un miroir. Et parfois, un abîme.
Le cycle infernal : comment la boucle s'installe
- Le Runner séduit, puis fuit.
- Le Chaser s'attache, puis panique.
- Le Runner se sent envahi, se replie.
- Le Chaser intensifie sa quête.
- L'autre s'éloigne encore.
- Et tu recommences. En pire.
Avec à chaque tour, un peu plus de confusion, de doute de soi, d'épuisement.
Non, tu n'es pas fou/folle. Tu es lucide.
Si tu te poses des questions, c'est que ton esprit reste capable d'observer.
Et ça, c'est bon signe.
Tes réactions émotionnelles ne sont pas un signe de folie, mais des signaux d'alerte de ton système intérieur.
Tu réagis intensément… parce que cette situation te dépasse.
Et c'est normal.
Que faire ? Les pistes concrètes de sortie
Pour les “Chasers” :
- Thérapie individuelle (TCC, schémas, EFT…)
- Travail sur les blessures d'abandon et de rejet
- Sevrage de la personne (no contact, protocole limerence)
- Reconnexion à ton propre axe : corps, identité, valeur
Pour les “Runners” :
- Thérapie ciblée sur les troubles de l'attachement
- Accompagnement narcissique (empathie, confrontation, engagement)
- Travail sur les schémas évitants et la peur de la fusion
En résumé : une lucidité douloureuse… mais salvatrice
Si tu te reconnais dans cet article, ce n'est pas un hasard.
Tu n'es pas en train de devenir fou/folle.
Tu es en train de t'éveiller — pas au lien… mais à tes blessures.
Et c'est le début de quelque chose de beaucoup plus précieux qu'une relation idéale : ta reconstruction.
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Alexis Faure
Spécialiste en Restructuration Émotionnelle & Comportementale
🌀 Sortie de l’emprise affective.
🌀 Reconstruction intérieure.
🌀 TCC • PNL • EFT • SDN.
🌀 +9000 accompagnements ciblés.
