En effet, certaines personnes adoptent une attitude de Chaser, mais se convainquent d'être Runner, et inversement.
Pourtant, en règle générale, les choses sont bien plus simples qu'on ne le pense.
Prémisse erronée : Le Yin et le Yang
Quand une personne dit :
- Je suis d'énergie Yin.
- Je suis d'énergie Yang.
Cela ne veut strictement rien dire !
Ça donne l'apparence d'avoir du sens et de donner un effet “spirituel” mais c'est juste de l'esbroufe.
Le pire, c'est que les personnes qui le disent sont convaincues que cela a une grande signification.
Et c'est en cela que les discours “spirituels” de nos jours sont si “dangereux”.
Le problème est l'implication et les conséquences que cela a sur la psychologie de la personne qui l'emploie.
Cela va conditionner la personne à une certaine identité qui est forcément liée au récit flamme jumelle.
Récit, qui lui aussi, n'est basé que sur un système de croyances et aucune preuve tangible qui tendrait à montrer que cela est vrai.
En cherchant un peu, tu te rends compte qu'il y a environ une douzaine de théories pour expliquer cette dynamique relationnelle qu'on appelle “flamme jumelle”.
La “flamme jumelle” est le discours qui plaît le plus car c'est celui qui matche le plus le système de croyances des gens.
Ni plus, ni moins…
Du coup, en cherchant un peu, tu te rends compte que le Yin et le Yang ne sont pas des énergies distinctes en soi.
Ce sont des étiquettes, des catégories ou des principes qui décrivent la dynamique de la réalité.
Ils représentent un équilibre entre différentes qualités :
- Yin : principe de réceptivité, d'intériorité, d'obscurité, de passivité, de féminité, d'humidité, de froid.
- Yang : principe d'action, d'extériorité, de lumière, d'activité, de masculinité, de sécheresse, de chaleur.
Ce sont des qualités intrinsèques du Qi, qui s'expriment en fonction de son état, de son mouvement et de ses manifestations.
Exemple : l'énergie du corps humain au repos sera qualifiée de Yin, tandis que durant la journée, son énergie sera qualifiée de Yang, car bien plus active.
Cela nous amène alors aux profils Runner et Chaser…
“Je suis Runner Yin” ou “Chaser Yang”.
Pourquoi ?
Ériger le Yin ou le Yang en tant qu'énergies indépendantes revient à leur donner une essence propre, ce qui est une erreur.
Par contre, déformer un principe ou un concept permet de servir des systèmes de croyances.
Dès lors, on définit l'essence d'une personne en fonction :
- Du Yin ou du Yang,
- Eux-mêmes définis par des critères très généraux.
- Une moitié dite à prédominance Yin, incarnée dans un corps (le Runner),
- Une autre moitié à prédominance Yang, incarnée dans un autre corps (le Chaser).
En d'autres termes :
Pour expliquer pourquoi une personne a un comportement de fuyant et l'autre un comportement de poursuivant, on t'invente un récit spirituel complexe reposant sur un château de cartes d'explications bidon, basées sur une mauvaise interprétation du Yin et du Yang.
Tu te racontes l'histoire que tu as envie de croire, en l'enrobant de spiritualité (floue et invérifiable) pour renforcer ta propre croyance.
En psychologie, cela s'appelle : un bon gros biais cognitif.
Les biais cognitifs qui t'enferment en tant que chaser :
Le biais de confirmation
Le biais d'attribution
- “Il fuit parce qu'il est mon Runner.”
- Au lieu de : “Il fuit parce qu'il ne veut pas de cette relation.”
L'effet Barnum (ou biais de validation subjective)
- Ex : “Les chasers sont sensibles et empathiques.” (Ce qui est vrai pour énormément de gens, pas seulement les chasers…)
Le biais de narrativité
L'idée d'une âme coupée en deux avec un parcours initiatique est beaucoup plus séduisante qu'une simple relation avec une personne indisponible émotionnellement.
La dissonance cognitive
Exemple :
- “Si mon Runner ne revient pas, c'est parce que le chaser n'a pas encore fait son travail spirituel.”
- Plutôt que : “Il est juste passé à autre chose ou ne veut pas de cette relation.”
Rappel sur le profil type “Runner” :
✅ Égo centré :
- Il se focalise sur ses besoins avant ceux du chaser.
- Il cherche à préserver son confort émotionnel, quitte à ignorer l'impact sur l'autre et sur la relation.
- Il sait très bien donner aux autres afin d'être bien vu et d'être accepté.
- Il évite l'inconfort émotionnel, la vulnérabilité et les situations qui le remettent en cause.
- Il sécurise avant tout ses besoins matériels et émotionnels, ce qui guide ses décisions relationnelles.
- Il a développé un faux self pour s'adapter aux attentes des autres.
- Il camoufle ses émotions réelles et adopte un rôle social pour garder le contrôle et éviter l'introspection.
- Il lit rapidement les intentions et besoins des autres pour ajuster son comportement en conséquence.
- Il manipule inconsciemment (ou consciemment) son entourage pour éviter d'être mis en difficulté.
- Il a peu, voire pas d'empathie vis-à-vis du chaser mais en a avec le reste du monde.
- Il minimise la souffrance qu'il inflige aux autres, et même s'il la perçoit, il refuse de l'envisager, car cela le remettrait en cause.
- Reconnaître cet impact reviendrait à admettre son rôle de bourreau, ce qu'il rejette catégoriquement.
- Le Runner est pratiquement constamment en posture de victime (par choix).
- Il rejette la faute sur les autres pour éviter toute remise en question.
- Il fuit ses responsabilités émotionnelles et relationnelles.
- Il adopte des comportements passifs-agressifs pour éviter la confrontation directe.
- Il se perçoit comme une victime de la relation.
- Pourtant, par son refus d'engagement et son évitement, il adopte une posture de bourreau.
- Il ressent souvent une peur de l'abandon et du rejet, mais paradoxalement, il provoque lui-même les conflits.
- Il oscille entre un désir de connexion et un besoin de distance, créant un cycle répétitif de fuite et de retour.
- Il évite les conversations profondes, car elles pourraient le confronter à ses blessures non résolues.
- Il se sent étouffé lorsqu'il est trop impliqué émotionnellement, ce qui alimente son comportement fuyant.
- Comme il refuse toute responsabilité et ne veut pas être perçu comme un bourreau, il rejette toute introspection.
- Travailler sur soi implique de reconnaître ses erreurs, ce qu'il cherche à éviter à tout prix.
- 📌 Ghosting : disparaître sans explication.
- 📌 Gaslighting : manipuler ta perception pour te faire douter de ta propre réalité.
- 📌 Fuites : éviter toute discussion sérieuse ou implication émotionnelle.
- 📌 Communications ambiguës : injonctions paradoxales.
- 📌 Silences : couper la communication pour ne pas avoir à gérer la relation.
- 📌 Renversement de rôle : inverser les torts pour ne pas être mis face à ses propres actions.
- 📌 Victimisation à outrance : se poser systématiquement en victime pour éviter de reconnaître son impact.
- 📌 Technique de la miette de pain : donner de petits signes d'attention pour maintenir ton attachement, sans jamais s'engager réellement.
Ce qui n'est jamais dit dans le récit Flamme Jumelle :
- Un profil de ce genre est, dans 99 % des cas, incompatible avec une relation stable.
- Une “réunion” durable est pratiquement impossible (sauf rares exceptions).
Pour peu qu'une poignée de personnes s'annoncent FJ réunies en vidéo ou dans des commentaires, tout le monde se persuade que c'est possible.
Pourtant, les faits montrent que 99 % des gens sont en séparation.
Rappel sur le profil type “Chaser” :
✅ Dépendance émotionnelle et affective
- Il place le bien-être de l'autre avant le sien.
- Il remet son bien-être émotionnel dans les mains du Runner.
- Il ressent un vide intérieur qui semble ne pouvoir être comblé qu'à travers cette relation.
- Il pense que la relation est “destinée” à se réaliser.
- Il persiste à croire que c'est “la bonne personne”, même en dépit de la myriade de faits prouvant le contraire.
- Il idéalise excessivement le Runner et minimise ses défauts.
- Il pense en boucle à la relation et interprète le moindre signe comme une confirmation.
- D'où la consultation monumentale de tirages de cartes et de médiums.
- Son humeur fluctue en fonction du comportement du Runner (euphorie/désespoir).
- Il cherche constamment des signes pour justifier que la relation est “spéciale”.
- Il rejette la réalité si elle ne correspond pas à son idéal de la relation.
- Il se persuade que le Runner finira par comprendre et revenir. (Quand s'éveillera-t-il au lien ?)
- Il veut “aider” le Runner à évoluer et “le sauver de lui-même”.
- En réalité, il est dans une position de victime en attendant inconsciemment que le Runner le valide.
- Il a du mal à couper le lien, même quand il souffre.
- Il en vient même à penser que ce lien est indestructible.
- Il attend une validation du Runner pour enfin se sentir bien et se sentir complet.
- Il se perd dans la relation et oublie ses propres besoins.
- Il confond son ressenti avec la réalité objective, pensant que l'intensité émotionnelle est une preuve de vérité.
Toute l'erreur de la définition de Runner ou Chaser
Dans un véritable travail de guérison du soi, il est bien plus utile de reconnaître tes schémas de pensée pour les désactiver, plutôt que de t'identifier à une prétendue essence Yin ou Yang pour tenter d'expliquer ce qui t'arrive.
Le problème, c'est que dans le parcours Flamme Jumelle, beaucoup cherchent à se sentir investis d'une mission, à se croire spéciaux, et donc à s'identifier à une essence, à “un qui je suis“. Cela permet entre autres de t'échapper d'une réalité trop décevante.
En réalité, les seuls critères valables pour comprendre quelle dynamique tu adoptes dans ce parcours, c'est la dynamique relationnelle elle-même.
- Qui, quand tout allait bien, a rompu, mis de la distance ou saboté la relation ?
- Qui est toujours en posture de victime ?
- Qui refuse de parler des problèmes ?
- Qui refuse de régler les problèmes dont on n'a pas pu parler ? (lol)
- Qui refuse toute forme d'amélioration et de progression dans la relation ?
- Qui utilise les excuses à tour de bras ?
- Qui se met toujours en posture d'incapacité/impossibilité ?
Le Runner n'est pas une personne qui fuit l'amour, mais une personne qui fuit systématiquement toute prise de responsabilité.
Aucun des Runners que j'ai eus au téléphone en 5 ans ne m'a dit vouloir la relation.
Si eux-mêmes l'avouent, pourquoi toi, en tant que Chaser, tu n'as pas encore intégré l'information ?
C'est une réponse qui ne te convient pas, tout simplement parce que sinon :
- Cela voudrait dire que tu t'es trompé.
- Cela voudrait dire que tu t'es fait manipuler (Aouch !).
- Cela remettrait en cause toute ton identité et le sens de ta vie.
- Tu te retrouverais livré à toi-même avec les conséquences de cette relation.
Les flux de la dynamique relationnelle
En début de relation, tu peux retrouver plusieurs scénarios :
- Un Runner et un Chaser allant l'un vers l'autre de manière fluide, naturelle et intense.
- Un Runner très impliqué au début alors que le Chaser est plus en retrait.
- Un Runner plus distant, alors que le Chaser s'investit pleinement dès le départ.
- Un Runner et un Chaser qui, au départ, semblent indifférents l'un à l'autre, mais le déclic se fera plus tard.
Dans ce cas, la terminologie Flamme Jumelle dirait :
- “Ce Runner est un Runner Yang.”
- “Ce Chaser est un Chaser Yin, car il était plus en retrait au début.”
Quand deux personnes se rencontrent, elles peuvent être très proactives l'une envers l'autre.
- Certaines le font naturellement, persuadées d'avoir trouvé la bonne personne.
- D'autres jouent un rôle de conquête, mais une fois que l'autre est “accroché“, l'intérêt diminue.
Pour profiter pleinement de cette dynamique, elles veulent donc :
- Éviter toute intimité émotionnelle (puisque ce n'est pas le but).
- Éviter toute conversation sérieuse où elles devraient être transparentes sur leurs intentions.
- Éviter toute forme d'engagement.
- Multiplier les excuses pour ne pas avancer.
- Jouer la carte de l'incapacité (“je ne peux pas”, “je suis perdu”).
- Jouer la carte de la victime pour ne pas avoir à prendre de responsabilités.
En jouant sans cesse la carte de la victimisation, de l'indécision et de l'incapacité, cela permet de maintenir l'autre dans l'attente et de le rendre disponible pour de futurs “retours”.
C'est pourquoi l'un des deux va, par hasard (lol), jouer la carte de la communication floue, paradoxale et ambiguë.
Finalement : pour savoir qui est qui, il suffit de décortiquer la dynamique relationnelle :
Qui a fait quoi, où, quand et comment ?
Le mythe du “travail sur soi” pour atteindre la réunion
Déjà, seul le Chaser veut cette réunion… Ce qui plie le Game dès le départ !
Le comportement de l'autre a déjà montré 1000 fois qu'il/elle ne veut pas de la relation à 100 %, mais seulement :
- Quand il veut.
- Où il veut.
- Dans la mesure où il veut.
C'est là que certains Chasers finissent par croire qu'ils sont Runners.
Pourquoi tu te prendrais pour un Runner en tant que Chaser ?
Raison n°2 : Si tu te crois Runner en tant que Chaser, tu endosses alors la responsabilité du chaos relationnel.
L'avantage, c'est que si c'est ta faute, tu peux alors t'améliorer, t'éveiller et espérer la réunion.
Qui veut la réunion déjà ?
Le Chaser : LOL
Finalement, encore une fois, on retrouve le même schéma de pensée :
“Si je change, j'obtiendrai la réunion.”
Tu te rappelleras la chanson de Céline Dion :
“Je me changerai en or pour que tu m'aimes encore.”
- Le Runner, lui, ne fait pas d'efforts pour s'adapter au Chaser.
- C'est toujours le Chaser qui tente de se modeler et s'adapter pour éviter de faire fuir l'autre.
- Le Runner, lui, ne veut surtout pas endosser quelque responsabilité que ce soit et surtout pas être un bourreau.
L'impact de la manipulation psychologique
- Fuites
- Silences
- Renversements des rôles
- Gaslighting
- Techniques de la miette de pain
- Refus chronique de prendre ses responsabilités de la part du runner.
Une fois le cerveau en vrac, il peut se convaincre qu'il est le Runner.
Sauf qu'il y a un hic :
Cette personne qui se prend pour le Runner veut la réunion, et l'autre en face “bloque” l'accès à la réunion.
C'est donc déjà un non-sens que de t'appeler le “fuyant” qui fait “tout” pour obtenir la réunion que tu fuis…
Le mythe du Switch des polarités.
Par contre, voici ce qu'il peut se passer.
Le Chaser de la relation, peu importe qu'il ait démarré en trombe dans la relation ou petit à petit, va vouloir construire, faire en sorte que la relation fonctionne, pendant que l'autre est là, sans être là, veut sans trop vouloir, sait sans trop savoir…
Mais arrive un moment où, disons-le clairement :
Toute cette situation va casser les C***** au Chaser qui décidera de moins s'investir dans la relation.
On dira qu'il a “switché“, alors qu'en fait il est saoulé.
Conclusion
Le Yin et le Yang ne sont pas des énergies distinctes, et donc toute la construction autour des “polarités” n'a aucun fondement.
Pour savoir qui est qui, il suffit d'observer la dynamique relationnelle concrète :
Qui fuit les responsabilités ? Qui évite l'engagement ? Qui joue la victime ? Qui veut vraiment la relation ?
Les réponses à ces questions te donneront une vision bien plus claire que n'importe quelle théorie spirituelle floue.